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Couverture de L'étoffe du diable, : Une histoire des rayures et des tissus rayés

L'étoffe du diable, : Une histoire des rayures et des tissus rayés

La rayure et les étoffes rayées sont longtemps restées en Occident des marques d'exclusion ou d'infamie. En furent notamment vêtus tous ceux qui, à un titre ou à un autre, se situaient aux marges de la société chrétienne ou bien en dehors : jongleurs, musiciens, bouffons, bourreaux, prostituées, condamnés, hérétiques, juifs, musulmans ainsi que, dans les images, le Diable et toutes ses créatures. Sans faire aucunement disparaître ces rayures très négatives, l'époque romantique voit apparaître une nouvelle forme de rayures, positives et liées aux idées nouvelles de liberté, de jeunesse, de plaisir et de progrès. Dans les sociétés contemporaines, ces deux types de rayures cohabitent : celles des vêtements de prisonniers, de la pègre, des lieux dangereux et mortifères, et celles du jeu, du sport, de l'hygiène, de la mer et de la plage. ,,Présentation de l'éditeur,« Que peuvent avoir de commun saint Joseph et Obélix, la prostituée médiévale et l'arbitre de base-ball, les frères du Carmel et les baigneurs des années folles, les bouffons de la Renaissance et les forçats des bandes dessinées, les dormeurs en pyjama et les sans-culottes de l'an II ?,Ils ont en commun de porter un vêtement rayé, signe de leur situation sur les marges ou hors de l'ordre social. Structure impure, la rayure est en effet longtemps restée en Occident une marque d'exclusion ou de transgression. Le Moyen Age voyait dans les tissus rayés des étoffes diaboliques, et la société moderne a longtemps continué d'en faire l'attribut vestimentaire de ceux qu'elle situait au plus bas de son échelle (esclaves, domestiques, matelots, bagnards).,Toutefois, à partir de l'époque romantique, ces rayures dégradantes, sans vraiment disparaître, commencent à s'atténuer et à être concurrencées par des rayures d'une autre nature, porteuses d'idées nouvelles : liberté, jeunesse, plaisir, humour. Aujourd'hui, les deux systèmes de valeurs poursuivent leur coexistence. Mais, plus que jamais, il a rayures et rayures. Celles du banquier ne sont pas celles du malfrat ; celles des passages cloutés et des grilles de la prison ne sont pas celles du bord de mer ou des terrains de sport.,Retraçant cette longue histoire de la rayure en Occident, Michel Pastoureau s'interroge plus largement sur l'origine, le statut et le fonctionnement des codes visuels au sein d'une société donnée. Qu'est-ce qu'une marque infamante ? Pourquoi les surfaces rayées se voient-elles mieux que les surfaces unies ? Est-ce vrai dans toutes les civilisations ? S'agit-il d'un problème biologique ou d'un problème culturel ? »

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Michel Pastoureau est né en 1947. Historien, spécialiste des couleurs, des images et des emblèmes, Michel Pastoureau est directeur d'études à l'École pratique des hautes études, où il occupe depuis vingt-sept ans la chaire d'histoire de la symbolique occidentale. Depuis sa thèse consacrée au bestiaire héraldique médiéval (1972), l'héraldique a toujours été au cœur de ses recherches et de son enseignement . Il est aujourd'hui président de la Société française d'héraldique et de sigillographie. Michel Pastoureau a publié de nombreux ouvrages, dont certains ont été traduits dans une trentaine de langues. Parmi ses principales publications au Seuil : « L'Étoffe du Diable » (1991), « Une histoire des rayures et des tissus rayés » (1991), « Bleu. Histoire d'une couleur » (2000) , « Une histoire symbolique du Moyen Âge occidental » (2004), « L'Ours. Histoire d'un roi déchu » (2007), « Noir. Histoire d'une couleur » (2008), « L'Art héraldique au Moyen-äge » (2009) et « Les Couleurs de nos souvenirs » (2010).